Les premières échographies :

 

1ère échographie :

 

        L'émotion a été intense quand le docteur a fait l'échographie. Dans la même salle. Ce lieu même où j'ai cru sentir le plafond nous tomber dessus. La boucle se boucle. Une nouvelle histoire commence, empreinte de l'ancienne de toute évidence. J'ai eu du mal à regarder l'écran, j'ai eu peur des réactions du docteur. J'ai attendu que ça se passe puis il m'a sollicitée pour regarder l'écran. J'ai vu le petit œuf, l'embryon de 3mm, un grain de riz comme il l'a dit et puis un zoom sur son petit cœur, c'était incroyable, cette image s'est imprégnée, s'est gravée. Le miracle de la vie. J'ai du mal à y croire. J'ai du mal à me réjouir. Je suis heureuse et effrayée. Je porte la vie à nouveau, j'en mesure le miracle mais l'innocence, l'insouciance m'ont quittées. Je sais que tout peut s'arrêter. Comme ça, d'un coup, du jour au lendemain, plus rien. Le vide, les larmes. Ces souvenirs résonnent. Je vais devoir vivre au jour le jour, le premier trimestre va être très long, j'ai le sentiment que tout est en suspens.

 

2ème échographie :

 

         Les angoisses reprennent le pas 48 h avant. J'ai fais des cauchemars les deux nuits qui ont précédées l'échographie. Le premier soir j'ai rêvé que nous avions littéralement manqué le rendez-vous. La nuit suivante, j'ai rêvé de l'échographie et que notre bébé avait des malformations aux pieds et aux mains, nouveau réveil catastrophée. J'ai mieux dormi hier soir, d'un sommeil profond et sans rêve.

         Au moment de l'échographie j'ai eu peur en regardant l'écran, apprendre que le cœur ne bat plus. A ce stade c'est le principal risque.

Bien au contraire les nouvelles étaient plutôt bonnes, le petit grain de riz est devenu un haricot de 15mm, cette fois j'ai mieux entendu le battement de son cœur. J'ai été émue mais à la fois sur la réserve. Difficile de se réjouir quand on s'attend toujours au pire. Il a confirmé le terme de la grossesse, un mois et demi. A la fin du mois de janvier aura lieu la première échographie officielle. La prochaine fois c'est un petit bébé que nous verrons à l'écran.

         J'ai hâte. Hâte de passer tous ces caps, contrairement à la grossesse pour Téa les événements font que j'ai hâte que la grossesse avance. Hâte de tenir mon bébé dans mes bras, bien vivant. La grossesse est une longue apnée. Je la vis pour le moment avec beaucoup de distance. J'ai d'ailleurs très peu de questions à poser au gynécologue, je me laisse porter. Il n'y a rien à faire qu'attendre.

 

Echographie du 1er trimestre :

 

           Elle a eu lieu jour pour jour un an après l'annonce des malformations de Téa. Nous n'avons pas souhaité changer la date du rendez-vous, le hasard en avait décidé ainsi, nous étions paradoxalement confiants, les nouvelles allaient être bonnes (ce fut bien le cas !) et conjurer le sort de cette fichue date anniversaire !

 

Echographie morphologique :

 

        C'était une journée importante hier, je crois que j'ai idéalisé cette échographie, j'ai pensé que ça y est cette fois si le docteur nous annonçait que tout allait bien, j'allais pouvoir relâcher la pression. Malheureusement il n'en est rien et je me mets à m'en vouloir. Tout va bien, bébé est bien un petit garçon, les nouvelles sont plus que bonnes. Mais aucune joie, je n'y arrive pas, la peur est bien là, latente.ll va falloir que je m'y fasse, il nous l'a dit depuis le début, que nous ne serions soulagé que le jour de la naissance. Une mamange me l'a confirmée.Je m'en veux quand même de réagir comme ça, sans doute une nouvelle forme de culpabilité mais vis à vis de notre bébé à naître. Je me sens détachée et je m'en veux. Mais ai-je le choix ?