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La culpabilité :

 

 

Au départ il y a la culpabilité d'attendre un nouvel enfant, de "trahir" notre bébé décédé, c'est en tout cas ce que j'ai ressenti :

 

        Je suis allée déclarer ma nouvelle grossesse à mon employeur. Sur le chemin, au moment où je m'y attendais le moins, je me suis mise à pleurer. Je me suis rappelée la dernière fois que j'avais fais ce trajet, c'était pour leur apporter ton certificat de décès. Quand je me suis garée je pleurais toujours, j'ai tenté tant bien que mal de ravaler mes larmes avant d'entrer dans le bureau de la RH. La dame qui m'a reçue a été adorable, elle m'a donnée un carnet de maternité. Quand je l'ai pris dans mes mains, j'ai culpabilisé, un an avant je tenais ce même carnet pour toi Téa.

 

                                                                                      C'était hier...

 

      Et aujourd'hui je viens pour un autre bébé que toi et je me sens coupable. J'ai peur de mal faire, j'ai peur de l'enfant de remplacement. Pourtant je sais que personne ne pourra te remplacer Téa, je sais que j'aimerai cet enfant pour ce qu'il sera et qu'il n'aura rien à voir avec toi. Il est évident même si c'est difficile que la vie doit reprendre son cours. J'en ai bien conscience maintenant la culpabilité est quand même là.

 

Puis petit à petit je me suis mise à culpabiliser de trop penser à Téa, de ne pas parvenir à me réjouir de la nouvelle grossesse, de ne pas réussir à l'investir. Il m'a fallu un bon coup de pouce de la psychologue pour passer le cap.

 

        Je m'en veux quand même de réagir comme ça, sans doute une nouvelle forme de culpabilité mais vis à vis de notre bébé à naître. Je me sens détachée et je m'en veux. Mais ai-je le choix ? Je me suis quand même décidée à franchir un cap Téa, j'ai annoncé la grossesse aux personnes les moins proches,c'est un pas, c'est symbolique et ça m'a coûté de le faire mais je me suis dit que dans d'autres circonstances, je l'aurai déjà écrit ce message depuis bien longtemps, alors je me suis fait violence et j'ai franchi le cap.

 

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